27 juin
2023
Rédigé par
Louise McNutt
Durée
x
min
Lors de l'événement de Wedia Sobriété numérique et marketing digital : l'impact des contenus en ligne, le premier de sa série d'événements #FutureDAM, Xavier Verne, Directeur Numérique Responsable à la SNCF et membre du Shift Project, s'est exprimé sur l'essor de notre consommation numérique et sur les effets que cette tendance induit sur l'environnement.
Nous partageons ici les cinq idées essentielles à retenir de cet événement #FutureDAM de Wedia.
Dans nos modes de vie, de travail et de communication actuels, les objets connectés, du lave-vaisselle à la brosse à dents, font désormais partie de notre quotidien. Cependant, le fonctionnement de ces multiples objets connectés s'accompagne de conséquences non négligeables pour l'environnement. Des antennes aux câbles, en passant par les satellites et les centres de données qui stockent et convertissent ces informations, tout un ensemble d'équipements sont nécessaires pour alimenter le moindre objet, aussi banal soit-il.
Aujourd'hui, les technologies numériques et leur utilisation augmentent de manière exponentielle, et cette tendance ne semble pas près de ralentir. Face à une telle dépendance à l'égard de ce type de technologie, nous devons trouver des moyens de rendre cette utilisation plus durable.
De toutes les façons dont nous consommons les médias numériques, c'est le streaming vidéo qui cause le plus de dommages à l'environnement. En effet, les opérateurs de téléphonie mobile ont fait des prévisions de croissance au cours des dix dernières années, et ils estiment que le trafic augmente de 45 % chaque année.
Alors que les nouvelles technologiques se perfectionnent, différents acteurs améliorent les performances de la vidéo. Par exemple, afin d'offrir une expérience de visionnage optimisée pour son plan premium, Netflix exige que les programmes soient filmés en 4K HDR. Cela nécessite une adaptation de tout le processus de production et un renouvellement des équipements pour répondre à cette demande. Ajoutons à cela le fait que les opérateurs de téléphonie mobile doivent financer le coût de la demande en hausse pour une augmentation de la bande passante et de la couverture du réseau, et le coût environnemental de la mise à niveau des équipements et de l'augmentation de la bande passante devient très important.
Avec les progrès technologiques, nos habitudes de consommation s'intensifient. Le passage de la 3G à la 4G puis à la 5G offre la possibilité de pouvoir regarder des vidéos sur un mobile et en déplacement, et si la qualité n'est pas au rendez-vous, on se demande pourquoi.
Pour les entreprises qui produisent des vidéos, il est temps de réfléchir à l'importance de la vidéo pour chaque projet. Pourrait-elle, par exemple, être remplacée par un podcast ou être disponible dans une qualité légèrement inférieure ? Des services tels que Media Delivery & Digital Experience, qui font partie de la solution de Digital Asset Management (DAM) de Wedia, permettent de s'assurer que le contenu, et en particulier la vidéo, s'adapte automatiquement à l'appareil et à la bande passante de l'utilisateur. Cela permet de réduire la pression sur les réseaux et la consommation d'énergie.
Nous savons que le secteur du numérique représente environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, contre 2,5 à 3 % pour l'industrie aéronautique. Le secteur automobile représente 8 % et c'est vers une tendance similaire que se dirige le secteur du numérique. Cette question est d'autant plus cruciale qu'il connaît une croissance rapide et une augmentation de ses émissions, alors que d'autres secteurs d'activités tentent de stabiliser ou de réduire leurs émissions.
Un tel impact environnemental est en partie causé par le grand nombre d'infrastructures de stockage utilisées pour héberger d'immenses quantités d'informations numériques.
La question est maintenant de savoir comment les infrastructures et l'énergie peuvent répondre à de telles demandes. Par exemple, dans l'Oregon aux États-Unis, AWS a dû installer sa propre source d'énergie directement au sein d'un centre de données pour répondre à son besoin en électricité de 900 mégawatts pour l'alimenter. En effet, l'Oregon ne dispose pas de la capacité électrique nécessaire pour répondre à une telle demande.
En effet, alors que les scientifiques de l'université d'Aston estiment que la datasphère augmentera de 300 % d'ici à 2025, l'espace de stockage dont nous disposons actuellement n'est pas en mesure de faire face à l'augmentation des volumes. Ainsi, tandis que les nouvelles technologies visent à nous aider à réduire notre empreinte carbone, elles se heurtent à une forme de paradoxe, étant donné qu'elles dépendent de la capacité à stocker des volumes croissants de données. Sans oublier l'impact sur l'environnement de tous les matériaux et de toutes les ressources énergétiques nécessaires pour soutenir les infrastructures de stockage.
Avec les progrès technologiques, on nous promet de nouveaux modèles et produits très efficients, mais de façon réaliste, on peut douter de leur capacité à réduire significativement leur impact. Souvent, lorsqu'on leur laisse le choix entre payer moins pour une solution moins performante ou payer leur tarif actuel pour une option plus performante, les consommateurs optent pour la plus performante. Ils maximiseront ainsi leur confort ou leur expérience pour le même prix, sans penser aux conséquences environnementales.
Si l'on considère les produits que nous utilisons aujourd'hui : même conçus pour être plus durables, ils utilisent en fin de compte beaucoup plus de matériaux qu'ils ne l'auraient fait auparavant. Par exemple, les voitures construites il y a 50 ans étaient beaucoup plus légères et consommaient beaucoup moins d'essence que les voitures modernes qui sont aujourd'hui plus volumineuses et utilisent considérablement plus de ressources.
L'activité de nombreux acteurs, comme Google, repose sur l'augmentation continue de la consommation numérique. Plus cette technologie est utilisée, plus leur activité se développe. Afin d'enrayer ce phénomène et de privilégier les actions durables, des mesures juridiques devront être sans doute être prises pour établir ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas, permettant ainsi aux principaux acteurs technologiques de s'engager sur la voie de la durabilité.
En divisant simplement nos habitudes de consommation par cinq, nous serons probablement en mesure de réduire considérablement notre empreinte carbone, tout en conservant des modes de vie et de communication très similaires.
Alors, que pouvons-nous faire ?
Ces changements ne pourront pas être réalisés uniquement par les entreprises, mais devront passer par l'intervention des gouvernements et des États.
Cependant, en changeant nos habitudes et avec l'aide des entreprises et des marques qui modifient leur mode de fonctionnement, d'importants leviers sont à notre disposition pour réduire les émissions de carbone. Alors que nous évoluons dans un monde de plus en plus numérique, nous disposons des outils nécessaires pour qu'il soit également respectueux de l'environnement.
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